En partenariat avec le CNISF
D'après un dossier de Serge Lécolier paru dans la revue de l'ENSCP, retranscrit par le CNISF dans la rubrique "Lu dans la presse des Ingénieurs"

•  Une origine probablement extraterrestre

Qu'elle soit dans les océans, sur Terre, sous Terre ou dans l'atmosphère, l'eau n'a pas une origine connue avec certitude et diverses hypothèses sont avancées. Toujours est-il que les conditions (de pression et de température) que la Terre a offertes à la molécule H2O ont été favorables à son maintien et à l’éclosion de la vie sur notre bonne vieille planète. L'eau joue en effet un rôle central dans le développement des êtres vivants apparus sur Terre depuis environ 3 milliards d’années. Cellules primitives, puis algues, poissons, êtres amphibiens : il y a 400 millions d’années environ, le vivant commence à se développer hors de l’eau, mais a toujours un besoin vital d’eau.

•  Une ressource vitale

En une vie, un être humain absorbe en moyenne 60 m3 d’eau. Mais le premier poste de consommation de l'eau, c'est l’agriculture, qui peut ainsi s’analyser comme une transformation d’eau en produit consommable : il faut 1500 litres d’eau pour produire 1 kg de blé, 10 000 pour 1 kg de coton, etc. On parle ainsi d' « eau virtuelle » pour qualifier la quantité d'eau impliquée par la production d'un produit, notamment dans les échanges internationaux (ainsi l'importation d'un produit quelconque représente une certaine quantité d'eau virtuelle, qui doit être prise en compte si l'on veut évaluer la dépendance hydrique d'un pays disposant de peu de sources d'approvisionnement en eau).

•  Le cycle de l’eau potable

Si l'eau n'est pas rare, là où vit l'homme, ce qui manque trop souvent c'est une eau propre à la consommation. Disposer d'une eau potable implique l'existence d'un « cycle technique de l’eau », qui part de l'amont (de la ressource au robinet), jusqu'à l'aval (traitement de l’eau usée).

On peut distinguer différentes activités dans ce champ vaste et pluridisciplinaire :

- l'approvisionnement en eau
Il s'agit des captages, mais aussi de l'ingénierie hydraulique (barrages, canaux, réseaux d'adduction, châteaux d'eau, etc.), qui permet d'acheminer, de stocker la précieuse ressource. Pour les projets pharaoniques, citons « Great Man River » en Libye, les barrages d'Assouan en Egypte, ou celui des Trois Gorges.
- le traitement de l'eau et le domaine de la qualité de l'eau
L'eau doit être purifiée de ces germes, sans toutefois la « déminéraliser » : l’absorption d’une eau chimiquement pure n’est absolument pas souhaitable car notre corps a besoin de sels minéraux (calcium, phosphore, sodium, potassium, magnésium, fer, etc.). Une eau de qualité doit en comporter des teneurs minimales, sans pour autant dépasser les niveaux aujourd’hui réglementés.
- la mise en place des « ressources alternatives » telles que le dessalement des eaux salées ou saumâtres et la réutilisation des eaux usées
Des progrès considérables ont été faits ces dernières années, notamment grâce aux techniques membranaires, qui permettent aujourd’hui à ces technologies d’apporter des solutions valables sur le plan de la sécurité sanitaire comme sur le plan économique.
- l'assainissement ou traitement des eaux usées, qui permet leur rejet dans l'environnement (usines d'épuration)
​Pour illustrer les sujets d'actualité du domaine citons la question de la baisse de la fertilité, qui pourrait résulter de la présence de perturbateurs endocriniens (produits chimiques provenant notamment de médicaments ingérés) dans les rejets d’eau usée, et en conséquence dans les ressources naturelles. Les responsables publics et privés sont aujourd’hui confrontés à ce risque, dont l’ampleur réelle pour l’être humain est encore matière à débat scientifique, et dont les conséquences techniques et économiques devront être tirées au cours des prochaines années.