La COP22 : quel intérêt, quels objectifs ?
La COP22, ou 22ème Conférence des Parties sur le climat, se tient à Marrakech au Maroc du 7 au 18 novembre. Elle réunit 196 Etats pour décider des règes de mises en oeuvre de l’accord de Paris entré en vigueur le 4 novembre 2016.

La COP22 : quel intérêt, quels objectifs ?

Les résultats de la COP21

Depuis le 4 novembre 2016, l’accord de Paris est officiellement entré en vigueur à la suite de sa ratification le 5 octobre par 55 pays responsables d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre. Cette ratification rapide de l’accord, notamment par des pays pollueurs comme les Etats-Unis et la Chine, est une victoire pour l’environnement qui a entraîné à sa suite d’autres pays comme l’Inde et le Brésil, réunissant au 4 novembre la signature de 97 parties représentant 69% des émissions mondiales. Cette ratification rapide a accéléré l’entrée en vigueur normalement prévue à l’horizon 2020.

Et il faut faire vite car, en 2015, la concentration dans l’atmosphère du CO2 a dépassé le seuil symbolique de 400 ppm (parties par million), selon l’Organisation météorologique mondiale. Or le CO2 « reste pendant des milliers d’années dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans. » Le seuil de 400 ppm pourrait bien marquer un point de non-retour pour le climat.

Les enjeux de la COP22

La COP22 réunit à Marrakech les 196 États signataires de l’accord sur le climat, ainsi que les principaux acteurs de la société civile (entreprises, ONG, scientifiques, populations autochtones, syndicats…) et les médias.

« Le gros sujet de la COP22 sera de préciser les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris et de se mettre d’accord sur la date de finali¬sation de ces règles communes », affirme Laurence Tubiana, l’ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour la France.
La conférence s’organise autour de cinq objectifs :

  •  Mettre en place des actions additionnelles aux 189 contributions nationales qui ne suffiront pas seules à contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C.
  • Organiser un dispositif de suivi des initiatives, publiques ou privées, pour la maîtrise du changement climatique, pour avoir une vue d’ensemble de ce qui est fait et proposé.
  •  Fixer la date de la finalisation des discussions des règles communes, peut-être à 2018 comme le propose certains pays, année du point d’étape prévu par l’accord climat.
  • Déterminer les plans de financement d’aide au développement et à la transition énergétique, à partir de la feuille de route publiée par l’OCDE qui prévoit entre 77 et 133 milliards de dollars par an d’investissement suivant les scénarios, en prenant notamment en compte la réorientation de la finance vers le secteur de la transition énergétique.
  • Prévoir un plan d’adaptation en plus du plan d’atténuation pour gérer les conséquences d’une augmentation de 2°C, notamment le financement de dommage dont le coût pourrait s’élever de 140 à 330 milliards de dollars d’ici à 2020.

La COP22 est également l’occasion de convoquer la première réunion des parties à l’accord de Paris (la CMA pour COP as Meeting of the Parties to the Paris Agreement). Cette CMA s’ouvrira le 15 novembre, le jour même où sont attendus à Marrakech plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, dont François Hollande et le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

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