Qu'on ne s'y méprenne pas, Le Tour de Mars en 80 jours n'est pas un pastiche vernien, mais un projet savamment orchestré par des étudiants de Polytechnique, et primé dans le cadre du concours Mars City Design. En voici le défi : « imaginez qu’une colonie vient de s’installer sur Mars. C’est avec nostalgie que les colons repensent à leur ancienne vie sur Terre et à toutes les possibilités qui leur étaient alors offertes. Pour trouver une solution à cela, améliorons donc leurs conditions de vie pour qu’à l’avenir, ils se sentent chez eux sur la planète rouge ».
Dans la catégorie Transport, sept étudiants de l'X se sont attelés à développer un tourisme extra-terrestre, en imaginant une sorte de ballon capable de voler dans cette atmosphère martienne - si ténue que des rafales à 200 km/h n'auraient pas plus d'effet qu'une fumée de cigarette. Aussi, le dispositif devait être en mesure de porter dans le ciel martien deux touristes et un pilote à tout le moins ; le tout, bien sûr, en obéissant à un cahier des charges particulièrement exigeant. Pour la sustentation du ballon, les élèves ont donc opté pour l'utilisation du dihydrogène, le gaz le plus léger existant, et dont le risque d'inflammation devient quasi nul sur la « planète rouge », celle-ci étant dépourvue d'oxygène, sa température moyenne s'élevant à -60°C. Mais ce qui frappe, c'est l'idée d'utiliser deux "ballons" de taille inégale pour un seul véhicule ; chose que les étudiants expliquent par le souci de réduire les risques de collision avec le sol en cas d'imprévu météorologique. Toujours par mesure de sécurité, les phases de décollage et d'atterrissage ont été totalement repensées : une ancre - comme sur un bateau permet d'immobiliser l'appareil et un grappin est utilisé pour la saisir.
Ainsi, ces sept élèves ont remporté le 1er prix sur les 135 participants le 12 octobre 2017, ce qui a conduit à un partenariat inattendu entre l'Ecole Polytechnique et le think tank de la Silicon Valley organisateur du concours ; celui-ci prévoirait même de soumettre la proposition de ces jeunes à une bourse de la NASA, début 2018.