« S'il n'existe qu'un nombre très limité d'emplois disponibles, la formation et l'enseignement ne sont que des solutions temporaires. La solution réside dans l'entreprenariat », a déclaré M. Matjašič, en réponse aux nouvelles données décourageantes mises en exergue par la Commission européenne du 23 novembre lors de l'examen annuel de la croissance pour 2012.
Pour M. Matjašič, l'entreprenariat est synonyme d'emploi et d’innovation.
« L'entreprenariat crée des emplois, enrichit la société dans son ensemble, notamment via l'entreprenariat social et l'entreprenariat vert. Il contribue au développement de la communauté, œuvre en faveur de la durabilité de l'environnement et produit un capital social », a-t-il affirmé. Le nombre de jeunes entrepreneurs reste bas en Europe en comparaison aux Etats-Unis. Selon le rapport de l'UE sur la jeunesse, seuls 4 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans et 9 % des 25-29 ans dirigeaient leur propre entreprise en Europe en 2009. « La principale raison en est que les 15-39 ans préfèrent le statut d'employé à celui d'indépendant, ils préfèrent avoir des revenus fixes, un emploi stable avec des heures de travail définies et une protection via la sécurité sociale ou les assurances », a argué M. Matjašič, expliquant que dans certaines cultures européennes, l'entreprenariat est considéré comme risqué. L‘entreprenariat est réservé aux plus audacieux d’entre nous, a admis le président du Forum européen pour la jeunesse.
Pour les organisations de la jeunesse en Europe, il faudrait, pour encourager les jeunes à entreprendre, leur assurer une garantie standard, assortie d'investissements financiers adéquats. Le programme Europe 2020 de l'UE pour la croissance veut encourager les pays de l’Union à créer cette « garantie jeunesse » pour relancer l’économie et lutter contre le chômage.
« Malheureusement, les stages [surtout ceux suivant les études] deviennent de plus en plus des emplois précaires pour les jeunes, avec pas ou peu de formation », a expliqué M. Matjašič, soulignant que ces stages étaient en train de remplacer les emplois juniors.
En France, depuis plus de vingt ans, l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique), premier opérateur de microcrédits en France, soutient les créateurs d'entreprise exclus du système bancaire classique. Pour donner un coup de pouce aux jeunes en situation précaire (chômeurs sans indemnités, allocataires d'un minimum social), l'association a lancé en 2007, CréaJeunes, un programme d'accompagnement qui a aidé plus de 2 300 entrepreneurs de moins de 32 ans.
De nombreuses autres initiatives tentent de donner envie aux jeunes de créer leur entreprise.