Cette notion nous conduit à ne pas traiter ici la lutte contre les situations de difficultés endémiques menée par des mouvements tels qu’Emmaüs ou les Restos du cœur, pour nous concentrer sur les situations de crise réclamant des interventions ponctuelles et ciblées : guerres, exodes, déplacements de populations, famines, sécheresses, épidémies, tremblements de terre, inondations, raz de marée, tsunamis… Compte tenu de la dégradation de l’environnement planétaire, du sous-développement économique de nombreux peuples et de la récurrence des guerres interétatiques ou civiles (bien que leur nombre ait diminué ces 20 dernières années), l’Action Humanitaire apparaît plus que jamais justifiée.
Le Droit international Humanitaire a été initié en 1864 par le suisse Henri Dunant, officialisé par les conventions de Genève en 1949 et s’est inscrit dans la réalité concrète à partir du conflit du Biafra (1967-70), avec la création de Médecins sans frontières, marquant la naissance du mouvement des ONG (organisations non gouvernementales), nées pour pallier l’inaction des institutions publiques et les ayant aiguillonnées en retour puisque celles-ci, du niveau mondial au niveau national, sont désormais largement impliquées dans l’Action Humanitaire.
Si l’Aide Humanitaire a connu ce développement spectaculaire, ce n’est pas, nous semble-t-il, parce qu’on on assiste à une généralisation des guerres et au règne de la barbarie, comme certains le disent. La violence et la cruauté ont accompagné l’humanité tout au long de son histoire. Ce qui est probable, en revanche, c’est que notre seuil de tolérance face à elles a considérablement baissé. Avec la mondialisation (y compris des moyens de communication) nous n’ignorons plus ce qui se passe à travers le monde et nous ne réservons plus notre compassion à nos proches. Voilà ce qui explique sans doute notre générosité croissante, le recours au bénévolat s’accompagnant de la constitution d’un véritable secteur d’actvité avec ses acteurs et ses compétences spécifiques.