L'innovation est primordiale dans la plupart des secteurs économiques. S'il est devenu nécessaire de redoubler de créativité et d'inventivité pour proposer de nouveaux produits et services sur le marché, il faut s'en donner les moyens. L'un des enjeux est de favoriser l'émergence de porteurs de projets et d'entrepreneurs et de leur faciliter la tâche en rompant leur isolement et en leur donnant les outils et les réseaux adéquats. C'est ainsi que sont apparus les premiers lieux « partagés » de travail, tout d'abord aux Etats-Unis, avant de s'importer depuis quelques années en France.
Créatifs et entrepreneurs de tout poil sont désormais nombreux à plébisciter les espaces ces espaces de travail partagé (coworking) mais aussi les fablabs (« fabrication laboratories »), les maker et hackerspace, où l'on pousse encore plus loin la collaboration. Ces lieux peuvent être indépendants, portés par une collectivité ou directement intégrés à une structure, mais leur but est le même : il s'agit de créer des atmosphères de travail stimulantes où l'on peut mettre en commun ses compétences, produire de nouvelles idées, s'entraider et mener à bien des projets innovants. Le brassage des talents et la collaboration forment ainsi de nouvelles manières de créer, de travailler et d'apprendre. Parmi ces « tiers lieux » où l'on vient partager un espace et parfois des idées, citons la Mutinerie, la Cordée, le Tank, le makerspace « Ici Montreuil » dédié aux entrepreneurs de la création, l'espace de coworking La Paillasse ou encore l'école numérique Simplon qui donne la possibilité à des profils sous-représentés dans le milieu de l'informatique de se former au codage et au développement d'outils web.
Le phénomène s'étend aux innovation labs des entreprises qui ont pour objectif de favoriser l'émergence de nouvelles activités en s'insérant dans l'écosystème de l'innovation. L'idée est de réunir des équipes dédiées dans des lieux où pourront se tisser des relations entre les équipes de ces labs, les ingénieurs et chercheurs des laboratoires, les PME innovantes et start-ups, selon la recette de l'innovation ouverte (ou open innovation). La réunion d'experts pluridisciplinaires, notamment issus des sciences humaines et du design, permet de mieux identifier les habitudes et les besoins des consommateurs et clients et d'anticiper les nouveaux marchés en étudiant les mutations en cours à l'échelle mondiale (urbanisation, métamorphose numérique, etc.).
Avec son i-Lab, le groupe Air Liquide a ainsi mis en place un véritable laboratoire à nouvelles idées, qui permet de mêler aspects collaboratifs, techniques et prospectifs, grâce à un think tank qui explore le marché de manière transversale, un fablab (le « i-Fab »), ainsi qu'une structure de capital investissement, Aliad.
Les exemples fourmillent : de nombreux grands groupes (GDF Suez, Axa, La Poste...) créent en interne des compagnies de type start-up ou s'associent à des structures existantes, toujours dans le but de capter et de favoriser l'innovation.