La thèse
La thèse est un travail de recherche d’au moins 3 ans, évalué notamment lors de la soutenance devant un jury académique, qui conditionne l'obtention du doctorat. Pour commencer, le futur doctorant ou thésard doit trouver un sujet de recherche, en lien avec son domaine de compétence, et qui permette la réalisation d'un travail à la fois original et formateur. Le doctorant effectue sa thèse au sein d'un (ou plusieurs) laboratoire(s) universitaire(s), d'un établissement public ou d’une entreprise, toujours en relation avec le monde académique. Il est encadré par un ou plusieurs directeurs de thèse. Parallèlement aux travaux qu'il effectue pour sa thèse et à sa contribution aux activités de (ou des) unités de recherche, qui l'accueille(nt), il est inscrit dans une école doctorale, généralement rattachée à une université ou une grande école. Celle-ci l'accompagne et lui apporte une formation scientifique de haut niveau pour conforter sa culture scientifique. Au plan pratique, des financements existent pour les thésards. Ces allocations de recherche ou « bourses de thèse » ne sont malheureusement octroyées qu’à une minorité de nouveaux doctorants. La plupart sont donc contraints à exercer une autre activité pour avoir un revenu. Ils peuvent par exemple dédier quelques heures de leur temps à un enseignement à l’université.
Le doctorat : un sésame pour l'emploi ?
Après avoir obtenu son diplôme de doctorat, et validé ainsi un bac +8, le docteur a la possibilité de se lancer dans une carrière de chercheur. Qu'elle soit publique ou privée, la recherche fondamentale ou appliquée est cruciale pour faire progresser la médecine, développer des technologies innovantes, concevoir de nouvelles théories sur l’origine du monde, etc. Le doctorat, ou PhD en anglais, est un diplôme reconnu au plan international. C'est un laissez-passer pour rejoindre d'autres laboratoires de recherche que celui où on a fait sa thèse, par exemple pour acquérir une expérience à l'étranger. En France, la durée de ces périodes post-doctorales (post-doc) varie entre 6 mois et 3 ans. Les prestigieux organismes de recherche et universités offrent également des débouchés de choix aux docteurs, souvent sur concours, pour embrasser des carrières de chercheurs et d'enseignants-chercheurs. Mais, les postes ouverts chaque année ne sont pas légion. L'insertion des docteurs sur le marché du travail n'est donc pas si simple : 45 % des diplômés ont toujours un emploi à durée déterminé, durant les cinq années qui suivent l’obtention du diplôme. Parfois les post-doc succèdent aux post-doc. De nombreux acteurs ont pris la mesure du problème.
Des débouchés qui se diversifient
Quoiqu'il en soit, la thèse a donné l'occasion au titulaire d'un doctorat de créer de nouvelles connaissances, dans le cadre d'une démarche scientifique nécessitant de la rigueur, mais aussi intuition, curiosité et créativité. Nombreuses sont les compétences valorisables pour son insertion professionnelle : esprit de synthèse, esprit critique, intégrité, capacité à travailler en équipe, à communiquer, maîtrise des techniques de veille, de collecte et gestion des informations, etc. Grâce à leur expertise et leur capacité à résoudre des problèmes complexes, les docteurs sont de véritables moteurs de l’innovation, levier indispensable de la compétitivité. Au sein des entreprises, les docteurs rejoignent :
- les métiers de la recherche et du développement (R&D),
- l’innovation, l’expertise scientifique ou la veille technologique,
- la gestion de projets ou de programme, l’audit, le conseil, la valorisation des activités.
Les entreprises ouvrent donc leurs portes aux docteurs. Certaines plates-formes, telle celle de l’ Association Bernard Gregory ( ABG) facilitent la mise en relation entre doctorants, docteurs et laboratoires de recherche ou entreprises. Dans le même esprit, la loi Pacte, promulguée en janvier 2020, permet à « un enseignant-chercheur [de] consacrer 50% de son temps à ses travaux en entreprise au lieu des 20% autorisés précédemment et détenir jusqu’à 32% du capital de la société. »
Docteur-entrepreneur
L’entrepreneuriat est une autre voie pour les doctorants. La recherche est notamment au cœur des start-ups ayant pour but de révolutionner un secteur par une innovation de rupture. Ce secteur de la Deep Tech recouvre un vaste champ de domaines, de la recherche sur le réchauffement climatique à la lutte contre le cancer. Ceux qui l'ont fait témoignent dans Créer sa startup Deeptech, LE GUIDE À DESTINATION DES CHERCHEURS ET DOCTORANTS, publié par la BPI : « Le monde de l’entrepreneuriat m’a ouvert à de nouveaux horizons et m’a apporté des expériences que je n’aurais jamais imaginées quand nous avons commencé il y a quelques années. » dit ainsi Ane Aanesland, Cofondatrice et CEO de ThrustMe.
« La transition entre mon doctorat et le statut d’entrepreneur est venue naturellement. La technologie de Gyrolift étant mon sujet de doctorat, nous avions déjà développé plusieurs prototypes que nous avions évalués et qui étaient prometteurs. On ne pouvait pas s’arrêter là et ne pas faire bénéficier les utilisateurs finaux, qui ont réellement besoin, de cette innovation. On a décidé de créer la startup et de se lancer jusqu’à la commercialisation du dispositif. » Lambert Trénoras, CEO & Confondateur, Gyrolift. Du reste, la loi Pacte a ouvert de nouvelles possibilités aux chercheurs souhaitant créer ou participer à l'activité d’une entreprise. Les docteurs apportent à l'équipe leur spécialisation et leur expertise. Dès la thèse, les doctorants sont incités vers cette voie par des concours, tel celui organisé par la BPI. La valorisation des résultats de recherches est devenue un enjeu national pris en charge par tout un écosystème : Satt (structures d'accélération et de transfert de technologies), incubateurs, BPI, etc. Une opportunité pour les docteurs.