par Michel Delmas, Professeur des Universités à l’INP de Toulouse
Le terme de bio-raffinerie utilisé par l’auteur pour caractériser le procédé de la CIMV (Compagnie industrielle de la matière Végétale) par comparaison avec le procédé classique du raffinage pétrolier, stigmatise le fait que dans les deux cas la structure des constituants n’est pratiquement pas modifiée : mais la comparaison s’arrête là , car dans le deuxième cas la séparation repose sur un procédé physique ( variation des tensions de vapeur), alors que la CIMV utilise une séparation chimique par actions d’acides faibles ( acétique et formique) sur les liaisons chimiques faibles entre les constituants.
C’est dans ce dernier sens qu’elle constitue une approche d’éco-conception : températures de traitement modérées, récupération et recyclage des réactifs, d’où économie d’énergie et de matière , en comparaison avec un procédé analogue utilisé classiquement en industrie papetière (liqueur noire en déchet).
Ainsi le procédé de la CIMV, qui résulte d’une forte collaboration université-industrie, consiste en une séparation douce des trois composants principaux de la matière végétale (bois, paille, bagasse,..), à savoir :
1/ cellulose qui conduit au papier,
2/ hémicellulose qui se décompose facilement en sucres,
3/ lignine qui peut être aisément servir de base à des composés organiques comme les colles.
Comme pour tout nouveau procédé, il reste, en fonction des conditions économiques affectant principalement : l’approvisionnement de la matière première, le rendement intrinsèque de la transformation et des débouchés sur le marché des produits sortants, de réaliser en vraie grandeur les essais qui pourront encourager le développement de ce projet emblématique d’éco-conception, valable dans de nombreuses régions du globe.
Un pilote a déjà fonctionné prés de Vitry Le François et une usine CIMV Marne est en construction en partenariat avec les céréaliers de Champagne à Loisy sur Marne.