Le TIPE, qu'est-ce que c'est ?
Rappelons pour commencer que les TIPE (Travaux d'Initiative Personnelle Encadrée), consistent en une introduction à la démarche de recherche. Les élèves de seconde année des classes préparatoires scientifiques doivent construire leur projet, à mi-chemin entre les TPE de première et mémoire universitaire, autour d'une problématique définie à partir des mots-clés proposés pour chaque année scolaire. Le projet peut être mené seul ou en petit groupe (pas plus de cinq personnes) ; dans ce cas, chacun doit identifier clairement la ou les partie(s) du travail dont il/elle a été responsable.
Comme tout projet de recherche, le TIPE doit commencer par une phase de documentation approfondie. Cette étape aide non seulement à construire une solide base théorique qui sera utilisée pour la suite du travail, mais c'est elle aussi qui permet d'arrêter la problématique finale du sujet. Le travail se poursuit ensuite avec le choix de ce qui sera la véritable «initiative personnelle» du projet. Il s'agit généralement soit d'une expérience soit d'une simulation informatique, l'essentiel étant d'apporter une contribution scientifique au sujet. Après la réalisation de cette étape, on peut alors passer à la mise en forme des résultats et à la préparation de la présentation orale.
Retour sur l'intitulé du TIPE pour l'année 2017-2018
Revenons sur les cinq mots-clés constituant le titre de cet article : s'ils semblent simples et connus de tous à première vue, leur signification est, en réalité, bien plus riche.
Commençons par le thème central, milieu. Ce terme est d'ailleurs plutôt difficile à définir en tant que tel. Prenons donc des exemples : le milieu réactionnel, en chimie, est le siège de la réaction. Un milieu de vie est un environnement où évoluent des êtres vivants. Le milieu interstellaire désigne la matière diffuse séparant les objets spatiaux. En résumé, un milieu est un espace que l'on isole par la pensée pour étudier les phénomènes qui se passent à l'intérieur ; la nature du milieu lui-même pouvant bien sûr avoir une influence sur ces phénomènes.
Les quatre termes «secondaires» complètent cette première approche et indiquent quelques types de phénomènes pouvant être rencontrés dans un milieu. De manière générale, il s'agit d'interactions, c'est-à-dire d'influences mutuelles s'établissant entre deux ou plusieurs entités, matérielles ou non, présentes dans un même mileu.
Mais pour qu'il y ait interaction, il faut nécessairement une interface, c'est-à-dire une zone d'échange sur laquelle les entités impliquées vont exercer leur influence. Remarquons ici qu'il y a autant, et même plus, d'interactions et d'interfaces que de combinaison d'entités et de milieux possible : on parle des interactions élémentaires aussi bien que d'interactions sociales ; et l'interface désigne aussi bien la surface de contact entre deux corps matériels que l'outil informatique utilisé pour établir un «dialogue» entre homme et ordinateur.
L'interface est donc, dans un certain sens, une «zone tampon» qui permet de diminuer les effets des discontinuités, des ruptures existant entre ces entités. Mais le terme rupture désigne aussi, comme chacun sait, l'apparition d'une déchirure ou d'une fissure entraînant la séparation en plusieurs morceaux d'un corps, initialement d'un seul tenant.
Toute rupture implique donc la présence ou la création d'hétérogénéités, le contraire d'homogénéité, qui est, pour sa part, le dernier mot-clé. De manière générale, «homogénéité» est synonyme de «cohérence» : uniformité spatiale d'une caractéristique physique ou chimique ; correspondance des dimensions dans une formule ; propriété particulière de régularité de certaines fonctions...