Production et consommation sont les enjeux fondamentaux de l’univers des médias. Ces différentes pratiques ont connu de nombreux boulversements ces dernières années en raison du développement de nouveaux outils technologiques et de la standardisation du numérique, devenu un élément primordial dans la diffusion de l’information. Les acteurs historiques intègrent aujourd’hui le numérique dans leurs activités afin de proposer au public de nouvelles façons d’accéder à l’information mais aussi de le fidéliser. De nouveaux entrants apparaissent aussi et jouent un rôle dans l’économie de ce secteur en pleine mutation.
La première conséquence de cette révolution numérique passe d’abord par les nouveaux dispositifs de diffusion : vidéo à la demande ou « catch-up TV », applications dédiées aux smartphones et aux tablettes, utilisation de la 3 ou 4G, télévision connectée, offre « à la carte »… sont tant d’exemples d’usages aujourd’hui démocratisés au quotidien. Avec la multiplication des écrans dans les foyers, la diversification des points d’entrée vers les contenus est désormais une véritable stratégie marketing à part entière. Le but est de proposer des éléments complémentaires et liés les uns aux autres, afin de prolonger l’expérience et donc d’exposer plus longtemps le public à son produit, renforçant la visibilité du message relayé mais aussi celle des supports publicitaires.
La mobilité est également une des contraintes dont doivent tenir compte les médias (presse, radio, télévision confondus) : l’information doit être accessible en permanence et n’importe où, toujours dans ce même but de favoriser l’exposition. L’augmentation des supports proposés au public suppose ainsi un choix plus large d’accès à l’information, entraînant une forme de concurrence entre les différents médias mais également une certaine fragmentation du public, chacun pouvant lui-même décider de ce qu’il veut ou non regarder.
De plus, pour favoriser l’interactivité de façon permanente avec le public, il faut aussi être présent sur les réseaux sociaux. Leur utilisation étant devenue incontournable, le partage de l’information avec ses contacts et son réseau est simplifié et plus rapide, les messages sont retransmis et relayés plus massivement. Chacun des utilisateurs devient en quelque sorte, à son échelle, un média à part entière : il peut commenter, diffuser et participer à la popularité d’un contenu.
Derrière ces modes de distribution se cache le développement de nouveaux modèles économiques dans le secteur. En convergeant vers le numérique, les médias traditionnels font baisser le coût de leur diffusion tout en conservant l’aspect publicitaire, les annonceurs l’ont bien compris et travaillent à adapter leurs supports de communication aux outils Internet. Ils vont ainsi devoir revoir leurs investissements à la hausse. Afin de mieux cibler l’audience et donc mieux choisir quels contenus publicitaires proposer, les instituts de mesure d’audience sont devenus la clé en matière de business dans l’univers de la communication. Il s’agit d’un élément crucial mais rendu plus complexe qu’auparavant, étant donné l’augmentation des nouveaux outils : l’audience n’est plus mesurée de façon linéaire. Enfin, la popularisation d’Internet a permis un accroissement exponentiel des données personnelles disponibles et exploitables par les géants du web, se traduisant encore une fois par des intérêts pour les annonceurs et les investisseurs.
Des paramètres qui sont aujourd’hui bien assimilés par les éditeurs de presse et grands groupes audiovisuels, conscients de la concurrence sans précédent qui s’opère aujourd’hui (offres d’abonnement spéciales, presse gratuite, croissance des chaînes payantes à bas prix en sont des exemples).
Le secteur des médias reste en perpétuel changement, et il ne fait aucun doute que le numérique a ouvert la voie à de nouveaux moyens de diffusion de l’information.