Les écoquartiers : entre écologie, intégration sociale et innovation 
Depuis le XXe siècle, le nombre de villes a considérablement augmenté et leurs dimensions aussi. L’environnement a souvent fait les frais de cet étalement urbain exponentiel : disparition du paysage, augmentation des déplacements en voiture, absence de mixité sociale… La solution réside-t-elle dans la construction d’écoquartiers ? 

Les écoquartiers : entre écologie, intégration sociale et innovation 

Qu’est-ce qu’un écoquartier ? 

Un éco-quartier, ou quartier durable est un quartier urbain qui s'inscrit dans une perspective de développement durable : il doit réduire au maximum l'impact sur l'environnement, favoriser le développement économique, la qualité de vie, la mixité et l'intégration sociale.

Il s'agit de construire un quartier en prenant en considération un grand nombre de problématiques sociales, économiques et environnementales dans l'urbanisme, la conception et l'architecture de ce quartier.

Un écoquartier doit ainsi répondre à un certain nombre de critères :  

  • Privilégier une gestion responsable des ressources (de l’eau et des déchets par exemple)
  • Construire des bâtiments économes en énergie  
  • Réduire le trafic automobile en privilégiants les transports en commun ou non-polluants
  • S’intégrer dans la ville existante et le territoire qui l’entoure
  • Contribuer au dynamisme économique à l’échelle locale
  • Proposer des logements pour tous et de tous types participant au « vivre ensemble » et à la mixité sociale  
  • Offrir les outils de concertation nécessaires pour une vision partagée dès la conception du quartier avec les acteurs de l’aménagement et les habitants

 

Qui fait l’écoquartier ? 

De l’élaboration à la phase d’exploitation, tout quartier est le résultat de l’action entreprise par une multitude d’acteurs aussi variés que nombreux. L'idée de créer un écoquartier émane généralement de la collectivité concernée ou d'un collectif de citoyens. 

Les enjeux sont variés et les acteurs le sont donc aussi : urbanistes, paysagistes, architectes, sociologues, consultants en environnement… Tous doivent travailler ensemble. On retrouve également les grands acteurs du bâtiment comme des promoteurs, investisseurs et gestionnaires de réseaux. En France, les bailleurs sociaux se sont beaucoup impliqués dans les quartiers puisqu'ils ont tout intérêt à voir les factures énergétiques diminuer. 

Enfin, la participation des citoyens est capitale ; elle doit s’établir en amont de la construction ou rénovation du quartier et se maintenir tout au long de leur vie au sein de celui-ci pour qu’un écoquartier puisse rester innovant, dynamique et agréable. 

 

Au coeur de l’écoquartier : l’innovation  

La construction d’un écoquartier est en elle-même une innovation dans la ville. Mais plus particulièrement, du fait de leur inscription dans une logique de développement durable, les écoquartiers sont demandeurs d’innovations : matériaux biosourcés comme des parpaings composés de matière végétale, systèmes de collecte des déchets originaux, réseaux de chaleur divers… 

L’exemple d’Issy-les-Moulineaux, qualifiée de “smart city” est parlant : forte de deux écoquartiers, le Fort-d'Issy et le quartier des Bords-de-Seine, la ville gère son énergie par le réseau IssyGrid. Plus de 500 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur trois sites envoient l'électricité dans un centre de distribution intelligent, qui détermine les différents besoins et évite les pics de consommation sans gêner le confort des habitants ni la productivité des entreprises.

 

Un concept porteur d’opportunités et créateur d’emplois 

La conception d’écoquartiers est une opportunité économique non négligeable. Les exigences liées au lien d’un quartier avec le développement durable nécessitent la création de nouveaux emplois, la recherche des technologies les plus appropriées au projet et éventuellement, la création de nouvelles entreprises dans le domaine. C’est un secteur jeune, en pleine évolution avec donc une activité très dynamique. 

Les écoquartiers constituent également un cadre idéal pour le développement d’une économie alternative. Et puisque ceux-ci doivent permettre un accès facile aux biens et services pour les habitants, ils supposent la création d’un certain nombre d’emplois avec le renouveau des commerces de proximité. 

Enfin, des master spécialisés dans la construction durable et écoquartiers existent comme celui du CFA d’Alembert ou de l’Université de Versailles. 

 

Publié le 20 juillet 2017

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