Une spécialité française
7 milliards d’unités devraient être produites dans le monde en 2012, selon les données du salon CARTES 2012.
Le secteur de la carte à puce n’échappe pas à la mondialisation de l’économie : production sous-traitée en Asie tandis que conception et recherche restent en Europe, et mise en route des marchés émergents (par exemple développement des de téléphone en Chine). De plus, les années 2000 ont connu une forte concentration du secteur, avec la disparition ou l’absorption de plusieurs acteurs historiques

Des acteurs variés
Avant de parvenir à son utilisateur, la carte à puce passe entre les mains de quatre grands types d’acteurs :
- les fondeurs fournissent les éléments matériels de la puce (composants montés en circuit), sans contenu logiciel.
- les développeurs fournissent aux encarteurs les logiciels intégrés dans la puce et nécessaires à son fonctionnement.
- les encarteurs fabriquent la carte à puce proprement dite. Ils programment la puce selon les besoins de leurs clients et l’intègrent dans la carte en plastique.
- personnalisateurs : certaines sociétés se chargent de "personnaliser" les cartes pour le compte des émetteurs. Il s'agit d'imprimer les cartes aux couleurs du client, mais surtout, de charger dans la carte des données spécifiques à son futur utilisateur (numéro de carte, clés secrètes, codes éventuels, etc.).
- émetteurs : ce sont les organismes (administrations, banques, sociétés, etc.) qui proposent les cartes aux utilisateurs.

Par ailleurs, l’utilisation d’une carte à puce nécessite des appareils capables de les lire et de les modifier, ainsi qu’une infrastructure informatique capable de centraliser et gérer les données clients. Une industrie de la logistique des cartes à puce s’est donc développée en parallèle.

Les grands acteurs

Les fondeurs peuvent être des sociétés spécialisées ne fabricant que des composants : (les taïwanais TSMC et UMC ; le chinois CSM). À l’opposé, on trouve des sociétés ne se consacrant qu’à la conception des puces et sous-traitant leur fabrication, dites fabless (« sans fabrication »). C’est par exemple le cas de NVidia et Qualcomm (États-Unis), ou du français Inside Secure. Enfin, les fabricants traditionnels de circuits intégrés combinent conception et fabrication. Parmi eux, l’américain Atmel, le franco-italien STMicroelectronics, le coréen Samsung, l’allemand Infineon ou encore le japonais Renesas.

Les développeurs spécialisés exclusivement dans les logiciels pour carte à puce sont peu nombreux. On peut néanmoins mentionner MULTOS et le français Trusted Logic (basé à Meudon). Les logiciels dédiés aux cartes sont le plus souvent développés par des éditeurs généralistes (Oracle Corporation par exemple). Pour les puces à haut niveau de sécurité, des logiciels propres sont développés par les gros encarteurs, tels Gemalto (voir paragraphe suivant).

Les encarteurs se partagent entre grands acteurs mondiaux et petits acteurs régionaux. Quatre sociétés (dont deux françaises) se partagent 80 à 90% du marché : Gemalto (n°1 mondial, avec notamment la carte Vitale), Oberthur Technologies (basé à Levallois), Giesecke & Devrient (n°2), et Morpho (filiale de Safran). Les acteurs régionaux comme AustriaCard ou ABnote se partagent les 10 à 20% restants. Plusieurs encarteurs chinois sont d’ores et déjà actifs dans leur pays, tels Datang, Eastcom Peace ou encore Watchdata. Apple cherche à investir le marché de la carte SIM, ce qui pourrait bouleverser ce segment du marché.

La personnalisation des cartes à puce (adaptation du contenu de la puce et impression de la carte plastique) est répartie entre les fabricants de cartes et des PME spécialisées. Les encarteurs offrent des prestations standards et occupent les gros marchés. Les PME proposent quant à elles des offres plus spécifiques. Elles possèdent parfois des technologies d'impression de cartes à puce comme le fabricant d'imprimantes à cartes Datacard. Plus flexibles que les mastodontes multinationaux, les PME répondent à des besoins plus ponctuels.

À côté de cette chaîne se trouvent les logisticiens de la carte à puce, qui se répartissent entre prestataires de services informatiques (SSII) et fournisseurs d’équipements.

Les prestataires de services (ou SSII, sociétés dé services en ingénierie informatique) proposent des activités tels que des tests logiciels (FIME, filiale d’Orange Business Services), le traitement et l’intégration des données (Experian, Sofra group) ou encore la gestion des transactions électroniques (First Data, Atos Worldline). À noter que les plus gros encarteurs commencent eux aussi à fournir ce type de service, afin de disposer des revenus réguliers liés à une activité de service.

Les fournisseurs d’équipements vendent les machines indispensables à l’utilisation des cartes à puce (terminaux de paiement, distributeurs automatiques de billets, interfaces sans contact, lecteurs/encodeurs de cartes...). Ingenico et Verifone sont les deux acteurs majeurs du marché des terminaux de paiement en France. Les Américains NCR Corporation et Diebold dominent quant à eux le marché des distributeurs automatiques de billets.