Construire et propulser des satellites dans la stratosphère coûte cher, en argent et en temps. Dans l'objectif de les remplacer, le nouveau modèle de drone Zephyr est développé par le groupe européen Airbus depuis 2008. Fonctionnant au solaire, il s'agit d'un HAPS, pour Pseudo-satellite de Haute Altitude. Léger et puissant, le drone possède l’endurance d’un satellite et la précision d’un aéronef, tout en étant plus rentable que les deux technologies.
Zephyr détient le record du monde de durée de vol pour ce type d'engin avec plus de 336 heures de vol continu en 2010 pour le modèle Zephyr 7, soit plus de 2 semaines, ainsi que le record d’altitude en ayant dépassé la barre des 20 kilomètres. Il peut observer autour de lui jusqu'à un horizon de 400 kilomètres et fournir des images d'une résolution de 15 centimètres sur une zone de 1 000 kimomètres carrés. Le modèle Zephyr 8, ou Zephyr S (S pour simple), présente une envergure de 25 mètres. La dernière version, le Zephyr T (T pour twin, jumeau), est plus large avec une envergure de 32 mètres. Elle pourra transporter une charge de 20 kilogrammes en en pesant au total 135. La version finale à échelle réelle devrait entrer en phase d'essais d’ici 2018.
Avec leur relativement basse altitude de vol, 20 kilomètres soit dans la stratosphère contre 600 kilomètres soit dans la thermosphère pour les appareils ordinaires, les pseudo-satellites de type Zephyr complèteront les satellites traditionnels. Grâce à leur batterie, ils peuvent fonctionner de nuit comme de jour, offrir une surveillance efficace quelles que soient les conditions météorologiques et être contrôlés à distance depuis n’importe quelle zone du monde. Ils fourniront des communications rapides dans une zone réduite ainsi que des images locales très précises du sol.
L'appareil permet l'emport de charges utiles sur des zones de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre. Le Zéphyr peut avoir un usage militaire, ainsi que participer à l’action humanitaire et aux services. En étant capable de voler dans la stratosphère pendant des mois en complète autonomie, il pourra offrir des services régionaux au profit des activités humaines en mer. Parmi elles, les domaines du relais de communication et de la surveillance maritime, avec la lutte contre les trafics illicites, la recherche et le sauvetage en mer, la détection de pollution et de rejets toxiques ainsi que la surveillance des aires maritimes protégées.