L'alternance dans le supérieur, un choix payant
Le Cesi, Ipsos et le Figaro viennent de publier un rapport sur l'alternance dans le supérieur. Le nombre d'étudiants dans le supérieur qui choisissent cette voie professionnalisante augmente régulièrement depuis quelques temps. Penchons nous sur le succès croissant de ce dispositif qui permet de mettre un premier pied dans le monde professionnel.

L'alternance dans le supérieur, un choix payant

Une phase de transition entre le scolaire et le professionnel

Rappelons tout d'abord les principes de base de l'alternance. Une formation en alternance permet à un étudiant de partager son temps entre les études et un travail. Cette proportion varie, mais en général l'étudiant passe près de 15 à 25% de son temps à suivre des cours, et le reste en entreprise. Ce système donne à l'étudiant une expérience du monde du travail et lui permet d'engranger une expérience précieuse, sans qu'il ait pour autant à arrêter d'étudier.
Ce choix présente plusieurs avantages pour l'étudiant : le coût de la formation est supporté par l'entreprise d'accueil, et il bénéficie des mêmes conditions de travail que les autres employés. Il peut découvrir la réalité des métiers qu'il envisage et acquérir des connaissances pratiques. Enfin, un point non négligeable, il est rémunéré (un étudiant dans le supérieur touche entre 40 et 80% du Smic).
Pour l'entreprise, c'est l'occasion de tester sur un temps long et de mieux préparer les futurs recrutements sans prendre trop de risques. Cela lui permet de former à moindres frais des étudiants qui seront immédiatement opérationnels, et de ne pas laisser passer les talents. Elle bénéficie en outre de différents avantages fiscaux et sociaux.
Il existe deux types de contrats en alternance : le contrat de professionnalisation et le contrat d'apprentissage. Pour en savoir plus sur les différences entre ces contrats, lisez notre article.

De plus en plus d'alternants dans le supérieur

La part d'alternants titulaires qui étudient dans l'enseignement supérieur augmente régulièrement depuis plusieurs années. De 2001 à 2012, on est passé d'environ 15000 alternants dans le supérieur à plus de 55000. Ce type de formation est proposé par un nombre croissant de facultés, mais également par les écoles d'ingénieur et de commerce. 108 des 214 membres de la Conférence des Grandes Écoles forment des alternants. Ces chiffres illustrent l'attrait qu'exerce l'alternance dans le supérieur.
Ils sont en partie dus à l'importance du chômage des jeunes, mais découlent également des avantages découlant d'un tel mode de formation. A l'issue de leur alternance, 40% des étudiants décrochent un poste dans l'entreprise où ils travaillaient, et trois ans après, 90% ont un emploi, contre 78% des non alternants. De plus, les rémunérations obtenues lors du premier emploi sont généralement supérieure à la moyenne des non alternants (voir le graphique).

Un parcours exigeant

Si l'alternance semble être une voie royale, quelques détails sont à prendre en compte avant de se lancer, le rythme en particulier. L'alternance est un mode de formation exigeant puisqu'en plus d'être employé, l'alternant doit réussir ses études. Travailler pour une entreprise ne dispense pas de rendre des devoirs et de passer des examens, et il faut être capable de mener ces deux vies de front. D'autre part, les congés de l'alternant sont ceux d'un employé et pas ceux d'un étudiant, ce qui fait une sacrée différence (même s'il est possible de bénéficier d'une semaine de congés en plus pour préparer les examens). Il faut donc s'engager dans cette voie en connaissance de cause.

En dépit de ces quelques réserves, l'alternance a de beaux jours devant elle, dans le supérieur comme ailleurs, alors que le gouvernement vient d'annoncer son souhait que 500 000 apprentis soient formés en 2017 (contre 400 000 actuellement).

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