Une histoire qui commence dans les Andes
L’histoire de la pomme de terre débute il y a environ 8000 ans sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes où elle pousse à l’état sauvage. Dès le XIIIe siècle, les Incas ont utilisé ces « papas » comme aliment de base de leur alimentation. La pomme de terre a ensuite traversé l'Atlantique vers 1570, avec les conquistadores espagnols de retour des Amériques. Introduite d’abord en Espagne sous le nom de « patata », elle se diffuse timidement vers l'Italie et les états pontificaux qui la dénomment « taratouffli (petite truffe), puis vers le Sud de la France et l'Allemagne.
Parmentier, le chantre de la pomme de terre en France
Si la patate s'implante assez rapidement dans la plupart des pays d'Europe, notamment à l’occasion de la guerre de Trente Ans qui ravage le continent à partir de 1618, elle est longtemps boudée en France, et réservée à l'alimentation des animaux.
Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, grâce à la ténacité d’Antoine-Augustin Parmentier, pharmacien génial issu d’un milieu modeste, que ses qualités sont enfin reconnues en France.
Après avoir servi comme pharmacien militaire durant la guerre de 7 Ans contre la Prusse, il se passionne pour le tubercule dans lequel il voit une solution aux disettes décennales qui affaiblissent le royaume et provoquent tant d’émeutes.
Il rédige de nombreux ouvrages sur la solanacée tant sur la manière de la cultiver que de l’employer ou de la cuisiner. Un hachis conserve d’ailleurs le nom du pharmacien picard.
Pour terminer de convaincre l’opinion publique française de la valeur de la pomme de terre, il organise des repas où sont présentés des plats à base de pomme de terre et où il convie des savants et des célébrités de l’époque. Puis, il décide les cultiver dans un champ ouvert au public et réputé très peu fertile, aux Sablons à Neuilly. Le champ donne très rapidement, à la surprise de la population, commence à s’intéresser aux plants présents et à leurs étranges tubercules. Si le succès n’est pas immédiat, il survient à travers les nombreuses demandes de tubercules qui parviennent au siège de la Société d’Agriculture.
Au cours de sa vie, Parmentier œuvre pour le bien commun avec la même énergie que ce soit dans le domaine de l’hygiène, de la santé, de l’agriculture. La généralisation de l’usage de la pomme de terre reste toutefois le combat de sa vie. En 1813, quelques mois avant de mourir, il a l’ultime satisfaction de voir les armées napoléoniennes imposer la pomme de terre dans le repas ordinaire des soldats.