Publié le 10 mars 2017
Les prothèses bioniques permettent aux amputés de trouver un substitut à la main. Le modèle pris en charge par la Sécurité sociale offre de l'autonomie, mais il ne permet pas de bouger les doigts. Surtout, les modèles de nouvelle génération ne sont pas accessibles à tous. L'accès à ces soins est pourtant un enjeu pour les personnes handicapées, autant pour le rôle fonctionnel que pour le rôle social de ces prothèses.
Concevoir des modèles en accès libre (dits modèles open source), que l'on peut réaliser grâce à une imprimante 3D à partir de plans disponibles sur la toile, permet de développer des produits réalisables à bas coût. La low-tech, par opposition à la high-tech, a les moyens d'être accessibles au plus grand nombre, y compris aux handicapés des pays émergents De plus, la prothèse peut s'adapter au développement d'un enfant, puisqu'il suffit d'en rémprimer tout ou partie au fur et à mesure de sa croissance.
Dans le fablab de Rennes, un premier prototype a été mis au point en 2013, BionicoHand. Le projet a reçu en 2015 le prix TR35 de la revue de l'Institut de technologie du Massachusetts. Ce prix, qui distingue l'innovateur social de l'année de moins de 35 ans, est considéré comme l'une des meilleures universités au monde en sciences et technologies.
L'enthousiasme suscité par BionicoHand ouvre de nouvelles perspectives. L'association « My Human Kit » par exemple, créée pour l'occasion, va élargir son champ d'action au handicap en général avec cinq projets réalisables en accès libre, dont un fauteuil roulant, une prothèse auditive et des lèvres bioniques.
Un Handilab, lieu de recherche et développement dédié au handicap sera également créé, d'abord dans le but de développer une expertise en lien avec une communauté internationale de fablabs et de chercheurs.
Le lycée d'Issy-les-Moulineaux développe un projet de ce type en 2017. Après une recherche sur différentes mains robotisées disponibles en « open source », les élèves ont appris comment les fabriquer via une imprimante 3D. À présent, ils recherchent des partenariats avec des associations qui seraient intéressées par ce projet.