L'histoire d'un "biotechnoparc" à la française
C''est l'AFM (Association française des myopathies), qui est à l'origine du projet. L'association souhaitait tirer parti des avancées de la recherche sur le génome pour mettre au point des traitements des maladies génétiques rares. Elle s'était lancée avec des moyens conséquents récoltés grâce au Téléthon, dans des recherches fondamentales, liées notamment à la cartographie et au séquençage des génomes. A l'époque, les équipes françaises s' illustrent dans ces domaines, avec des chercheurs comme Jean Weissenbach et Daniel Cohen dont les noms figurent parmi les plus cités dans les publications scientifiques mondiales.
A la pointe de l'innovation dans les biotechnologies
Le Génopole est créé par l'Etat en 1998, afin de poursuivre une partie des activités menées par l'AFM, qui recentre ses recherches sur la thérapie génique (le "gène médicament"). Le Génopole va se consacrer à la recherche génomique, post-génomique, et au développement de l’industrie des biotechnologies. La direction générale du Génopole est confiée à Pierre Tambourin, avec le défi de promouvoir la création d'entreprises dans le monde de la recherche. Le parcours de ce chercheur l'a confronté aux potentiels scientifiques et économiques des biotechnologies, dès son post-doc effectué aux débuts d'Amgen, une start-up des années 1980, dont le chiffre d'affaires atteint 17 milliards de dollars en 2013 !
Le Génopole va inventer sa voie dans le soutien à l'innovation, avant que la France ne devienne un lieu privilégié de la création d'entreprises innovantes (même si le dispositif a ses défauts bien connus, qui font qu'au-delà du stade d'émergence, le développement d'entreprises de taille intermédiaire est jugé insuffisant).
Le succès en la matière se jauge au nombre d'entreprises créées, à la quantité de fonds levés, au nombre d'emplois créés. A cette aune, le Génopole s'en tire avec les honneurs, notamment grâce à la stabilité du soutien de l'Etat et des collectivités, comme le rappelle Pierre Tambourin. Grâce aussi aux interactions fécondes créées dans un environnement que le Génopole a largement contribué à façonner :
- l'enseignement supérieur en biologie à l'Université d'Evry,
- la recherche dans les laboratoires publics et privés
- un tissu d'entreprises.
L'avenir du Génopole
L'ambition pour le Génopole est d'en faire à l'horizon 2025, un pôle mondial de référence dans le domaine de la géno-biomédecine. Cette ambition passe par
- la diversification des types de biotechnologies représentées dans le cluster, avec l'accompagnement aux côtés des biotech médicales, des biotechnlogies jaunes (protection de l'environnement), vertes (agro-alimentaires, agricoles) et blanches (systèmes biologiques utilisés comme usines chimiques)
- de nouveaux axes prioritaires, comme la biologie de synthèse, les cellules souches pluripotentes.
Par ailleurs, le Génopole va intégrer une plate-forme de recherche clinique et translationnelle pour accélérer le développement de nouvelles thérapies. L'intégration au Campus Paris Saclay devrait renforcer la synergie avec les sciences dures, tant l'interdisciplinarité est le maître mot d'un domaine qui fournit une part de plus en plus importante des nouveaux traitements.