Gestion des risques

Gestion des risques

L'entreprise, un monde risqué

Quoi de plus normal que de gérer les risques liés à ses activités ? Les risques sont partout, à condition d'observer attentivement, et leur gestion est devenue déterminante aujourd'hui pour les entreprises. Ceci est d'autant plus vrai qu'une entreprise sera grande.

On distingue classiquement les risques en plusieurs catégories :

  • risques techniques : dommages matériels divers ;
  • risques financiers : investissements risqués ;
  • risques commerciaux : perte de parts de marché, de clients ;
  • risques humains : accidents de travail, problèmes sociaux ;
  • risques environnementaux : impact des déchets et de l'activité ;
  • risques juridiques : possibilités de recours en justice contre l'entreprise ;
  • etc.

Tous ces risques seront dommageables pour l'entreprise s'ils se concrétisent ; ce sont des dangers potentiels pour la sécurité des travailleurs, les revenus de la société ou encore son image. Il est crucial de les identifier et les mesurer afin d'en avoir la maîtrise.

Il existe divers moyen de gérer les risques. On pourra soit carrément les éviter en interrompant l'activité risquée, choisir de prendre le risque ou encore effectuer son « transfert », c'est-à-dire externaliser le risque en sous-traitant une activité ou bien en recourant à des assurances. Le management du risque consistera à choisir quel(s) risque(s) on souhaite prendre, ce qui influera sur la politique de l'entreprise.

 

Le risque, un réel secteur d'activités

Les domaines d'application de la gestion des risques sont nombreux et touchent toutes les branches de l'entreprise, de la production au marketing en passant par les ressources humaines. Des établissements et des institutions ont fait de cette problématique leur principale activité, comme l'INERIS (institut national de l'environnement industriel et des risques) ou Calyxis.

Les assureurs sont eux des professionnels du risque, leur métier consistant à les prendre à la place d'un tiers et à les « couvrir » grâce à une mutualisation. Pour faire court, le principe de l'assurance est de partager le risque sur un grand nombre d'assurés de manière à répartir le poids d'un sinistre lorsqu'il survient. En fonction de la probabilité d'occurrence des sinistres et de leurs gravités, les compagnies d'assurance établissent le calcul des primes qui leur permettent d'indemniser les assurés.

Dans la même veine, nombre d'entreprises proposent aujourd'hui leur expertise dans le domaine de la prévention et de l'audit des risques professionnels. C'est le cas de l'Apave ou de SGS par exemple.

Certains milieux comme le bâtiment surveillent de très près ces problématiques du risque, celles-ci pouvant avoir de lourdes conséquences pour leurs clients, leurs employés, ou tout simplement les passants. Ceci se matérialise par exemple dans l'obligation par la loi, depuis 1994, de la présence d'un coordonnateur SPS (sécurité et protection de la santé) sur des projets de travaux publics où plusieurs entreprises interviennent. Placé sous l'autorité du maître d'ouvrage, il s'assure que l'activité simultanée et/ou successive des divers acteurs d'un chantier ne génère pas de risques pour les ouvriers.

En parallèle du management des risques se trouve la gestion de crise. Des scénarios sont envisagés afin de répondre efficacement à ces situations délicates. Ceci se traduit de manière visible par une gestion raisonnée de la communication interne et externe ; on parle de communication de crise. Les entreprises y ont recours dès lors que leur image est mise en jeu : compagnies aériennes lors de crashes ou plus récemment l'affaire France Télécom.

Nombre d'entreprises ont créé des postes « ingénieur sécurité » afin de répondre aux préoccupations grandissantes de la sécurité du travail. Par ailleurs, le réseau des DRIRE (directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement) incite et soutient le contrôle de la sécurité du travail, l'analyse des risques, etc.

 

Ce thème a permis à de nouveaux métiers d'émerger, notamment ceux d'ingénieur sécurité précédemment mentionné, et de risk manager. Ce dernier n'est pas en charge de tous les risques de la société malgré son titre, mais il a un rôle transversal entre tous les niveaux de l'entreprise où des études de risques sont réalisées. Il est aussi l'interlocuteur privilégié des compagnies d'assurances au niveau de l'entreprise.

La maîtrise des risques donne naissance à des formations ces dernières années, notamment dans le domaine de l'ingénierie, comme à l'INSA de Rouen ou à l'ENSI de Bourges ou dans certaines spécialités de masters en sciences de l'ingénieur.