Les réseaux de chaleur au service du chauffage du futur ?
La France s’est engagée pour la transition énergétique : le quota de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale est fixé à l’horizon 2030. Cela passera par une production d'énergie décentralisée dont une partie peut être distribuée par des réseaux de chaleur.

Les réseaux de chaleur au service du chauffage du futur ?

Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur ?

Un réseau de chaleur, c’est un système qui fonctionne un peu comme un chauffage central mais à l’échelle d’une ville ou d’un quartier. Une chaufferie centrale chauffe de l’eau, qui est ensuite acheminée vers chaque habitation grâce à un réseau de canalisation isolées enterrées.

L’énergie utilisée provient en priorité de sources locales :

  • chaleur récupérée issue de procédés industriels, de bureaux, de l’incinération des déchets, des eaux usées…
  • chaleur contenue dans le sol (géothermie)
  • production solaire
  • centrales au gaz ou au charbon

Les enjeux économiques d’un réseau de chaleur

On retrouve des écarts de prix non négligeables entre les ménages différemment équipés. Un ménage bénéficiant d'un réseau de chaleur dépense en moyenne 1216 euros par an, tandis que s'il est équipé d'une chaudière à gaz à condensation il paiera 1535 euros, et 1800 euros pour des radiateurs électriques.

Un réseau de chaleur représente un investissement initial très important, mais des dépenses de fonctionnement plus faibles dans la durée. Ce financement des coûts d’investissement est à ce jour un frein au développement des réseaux de chaleur, même si des aides publiques (comme le “fonds chaleur” créé en 2009) et les aides des collectivités territoriales peuvent compenser cet écart lors de la création du réseau de chaleur.

Les enjeux écologiques d’un réseau de chaleur

Les réseaux de chaleur ne sont pas tous “verts” mais tendent à le devenir : ils sont le principal vecteur d'énergies renouvelables et de récupération. La valorisation énergétique des déchets, bois-énergie, géothermie etc. représentent déjà aujourd'hui 33% de leur bouquet énergétique. Et l'objectif de la profession est d'atteindre un taux de 50% en moyenne d'énergies renouvelables et de récupération dans leur bouquet énergétique à l’horizon 2020. De plus, ils contribuent à la réduction de l’effet de serre en évitant le rejet de 2,3 millions de tonnes de CO2 par an.

Acteurs et perspectives

Aujourd'hui, les réseaux de chaleur n'occupent que 6% du parc immobilier français ( ce qui représente 500 villes et 3 millions d'habitants), contre 13% en Europe. Le verdissement de l'énergie injectée dans ces réseaux est un enjeu majeur. En effet, il est prévu que 3,4 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d'énergies renouvelables ou de récupération soient livrées en 2030 d'après la loi énergétique. On estime actuellement que 1000 euros par citoyen européen sont perdus en énergie en Europe chaque année.

Ce type de chauffage est également intéressant puisqu’il favorise l’emploi local et non délocalisable. Le secteur prévoit la création de 20.000 à 25.000 emplois à l’horizon 2020, hors filière bois). L’ensemble de la population pourrait également avoir accès aux énergies renouvelables, ce qui est l’un des enjeux de la transition écologique.

Les métiers autour des réseaux de chaleur

En plus des métiers techniques autour de ces réseaux comme responsable d’unité, conducteur de chaufferie ou technicien réseau, des métiers de cadres techniques sont proposés dans le cas des réseaux de chaleur : responsable de secteur, chef de projet, ingénieur commercial..

 

Publié le 17 juillet 2017

En savoir plus:

Un exemple de réseau de chaleur : http://exploratheque.net/articles/ygeo-la-geothermie-l-echelle-urbaine

Le site de l’ADEME, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie : http://www.ademe.fr

Le site du centre des ressources pour la chaleur renouvelable et l’aménagement énergétique des territoires : http://reseaux-chaleur.cerema.fr

Les métiers autour des réseaux de chaleur : http://www.engie-reseaux.fr/nous-rejoindre/metiers/