Un objectif de diagnostic précoce
Avec 2,7 millions de personnes diagnostiquées ou traitées dans le monde, le cancer de la vessie est un enjeu de santé publique. Cinquième cancer le plus fréquent en France, il est particulièrement lié au tabagisme et à certains cancérogènes chimiques. Dans le cancer de la vessie, le grade et le stade de la tumeur, c'est-à-dire respectivement son degré de différenciation et niveau d’infiltration, constituent des facteurs majeurs de pronostic.
Plus le diagnostic est précoce, plus le cancer peut être détecté alors qu'il est superficiel plutôt qu'invasif. L'objectif est d'améliorer la prise en charge des patient·e·s, autant vis-à-vis de sa santé qu'afin d'éviter les procédés invalidants et coûteux associés au traitement et à la surveillance du cancer. Malheureusement, les méthodes de diagnostic à disposition des urologues ne sont actuellement performantes que pour la détection des cancers avancés, beaucoup moins pour les cancers précoces.
FluoAlgo, une aide numérique au service de la lutte contre le cancer
La démarche de pathologie digitale consiste à produire des lames virtuelles, qui permet aux spécialistes de s’affranchir de l’observation classique au microscope, ainsi que de pouvoir relire les cytologies à tout moment sans détériorer l’échantillon. Dans ce sens, l'entreprise VitaDX a mis en place une méthode de numérisation des cytologies en imagerie de fluorescence.
Afin de traiter ces données de manière automatisée, le projet FluoAlgo a été mis en place. Construire des outils d'automatisation de la méthode de lecture des lames grâce à un logiciel d'intelligence artificielle vise à proposer un outil d’aide au diagnostic. Grâce à la forte sensibilité due à son système automatisé d’interprétation, cette méthode non invasive devrait ainsi améliorer les cancers précoces de la vessie grâce à une simple analyse d’urine.
Pour développer cette approche multidisciplinaire, un partenariat a été signé le 26 avril 2017 entre la SATT, l'ONERA et VitaDX. La SATT (Société d'accélération de transfert technologique) finance et gère le projet. L'ONERA (Office national d'études et de recherches aérospatiales) apporte son expertise algorithmique en traitement d'images à travers les équipes du DTIS (département de traitement de l'information et systèmes). La start-up VitaDX pilote l'essai clinique VisioCyt 1, qui constituera dans un premier une base d’images d’environ mille échantillons d’urines numérisés.