Connectée

Tout le monde s'accorde à dire que les derniers développements des technologies de l'information et de la communication (TIC) permettent d'envisager une foule de nouvelles solutions pour la ville. Il semble acquis que dans la ville de demain, de plus en plus d'informations seront récoltées, grâce à des capteurs de plus en plus nombreux. Des technologies plus « intelligentes » sont également mises au point, à l'image de l'éclairage connecté, qui permet un meilleur contrôle, et que Philips présentait lors du forum.

Intelligente et durable

La collecte de ces données permettra d'aider la décision politique. C'est l'ambition d'un outil comme Cit'ease, présenté par GDF Suez : donner aux gouvernants les outils statistiques pour optimiser la gestion de l'énergie (selon le principe des smartgrids). Iñigo de la Serna (Maire de Santander) et différents intervenants de Barcelone (qui a été désignée capitale européenne de l'innovation) ont également insisté sur la nécessité de traiter les informations de manière transversale, sans barrières entre les services, afin d'aboutir à une ville plus rationnelle. Cette meilleure gestion, notamment au niveau de l'énergie, doit permettre l'émergence de villes plus vertes.
Et cela ne passe pas seulement par la technologie. L'urbaniste et architecte Carmen Santana a ainsi développé l'idée selon laquelle l'urbanisme doit jouer un rôle dans ce processus de durabilité, notamment en rendant une place beaucoup plus importante aux espaces verts. Elle a également pointé le fait que la ville intelligente doit être capable de s'adapter aux changements qui n'ont pas encore eu lieu. Selon elle, cela passe notamment par la réversibilité des bâtiments, qui doivent pouvoir être détournés de leur usage initial.

Ouverte et collaborative

L'un des points de discussion centraux de la journée a été la nécessité de répondre à la volonté d'information des citoyens. Mais l'accent a surtout été mis sur la nécessité pour les gouvernants de prendre en compte les nouvelles formes d'expression de la volonté citoyenne. Une idée est revenue plusieurs fois : la révolution technologique qui est à l’œuvre doit déboucher sur une refonte des modes de gouvernance pour répondre à l'avènement de l'espace public numérique. Cette refonte aboutirait alors à une véritable e-démocratie.
Ce changement permettrait de passer d'une citoyenneté "d'enregistrement" (voter pour ou contre un projet) à une citoyenneté de co-construction : chacun propose et prend une part plus importante à la vie de sa cité. L'accent a été mis sur certains projets qui témoignent de ce changement à l’œuvre. On a notamment évoqué le projet « The city I want to live in » à Barcelone, qui donne la parole aux futurs citoyens. Boyd Cohen (Pr à l'universidad del desarollo au Chili), a cité la ville de Vancouver, où la consultation des citoyens a aboutit au projet de devenir « la ville la plus verte du monde » en 2020. Le programme Amsterdam Smartcity a aussi été donné en exemple.

Face à de nombreux défis

La conférence a donc pointé les immenses défis qui attendent le monde de demain, en particulier dans les pays qui connaissent actuellement un fort développement. La technologie fournit des outils prometteurs mais ne doit pas être une fin en soi. La révolution technologique doit être suivie par une révolution mentale, mettant le citoyen et la durabilité au cœur de la réflexion sur la ville. Manel Sanroma (CIO du conseil municipal de Barcelone), a parfaitement résumé l'esprit de la journée en fixant la mission des smart cities, qui doivent « utiliser la technologie pour répondre aux désirs des gens ».