L'objectif des + 2°C
Depuis la révolution industrielle, la teneur en gaz à effet de serre (GES), dont le dioxyde de carbone (CO2) augmente dans l'atmosphère du fait des émissions gazeuses liées aux activités humaines. Selon les scientifiques du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), il en résulte une hausse des températures de + 0,8°C sur les cent dernières années. Un phénomène de réchauffement global et de changement climatique, aux multiples aspects et dont les effets, difficiles à prévoir, sont toutefois préoccupants.
L'augmentation des concentrations en gaz à effet de serre se poursuivant, en extrapolant les effets possibles de ce phénomène de changement climatique, les experts ont défini un objectif de limitation du réchauffement global à + 2°C. Un objectif à atteindre pour « limiter la casse ».
La Conférence des Parties
C'est dans ce contexte que se tient la COP21, 21éme Conférence des Parties, liée à la Convention-Cadres des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC). Elle aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget. Son objectif : rassembler les 195 pays signataires de la Convention afin d’aboutir à un nouvel accord international sur le climat pour maintenir le réchauffement climatique à 2°C supplémentaires d’ici à 2100. Cet accord à visée universelle serait le premier du genre depuis la première COP (COP1) à Berlin en 1995.
Un effort global et multi-niveaux
En plus de l’accord sur les 2°C du réchauffement du climat, la COP21 prévoit des engagements :
- prévisionnels de chaque Etat,
- financiers,
- non gouvernementaux.
En effet, la COP21 concerne 195 pays dans le monde. Elle implique les Etats, mais aussi des acteurs non-étatiques et de la société civile, ce qui est une autre nouveauté de cette 21e Conférence des Parties. Villes, régions, entreprises, associations, sont ainsi appelées à jouer un rôle crucial dans l’effort international déployé pour limiter le réchauffement du climat.
Le prix du « carbone »
Du point de vue économique, le « carbone » est une externalité qu'il s'agit d'introduire dans les coûts de production en lui conférant un prix. Ce « prix du carbone » passe par deux types de dispositifs : la taxe carbone qui consiste à augmenter le coût des carburants par exemple, et le marché du carbone qui plafonne les émissions des industriels par un système de quotas annuels pouvant être rachetés ou revendus via une Bourse d’échange.
Pour atteindre l’objectif des 2°C, une quarantaine d’Etats et une vingtaine de régions, provinces et villes, ont déjà mis en place un système de tarification du carbone recouvrant 12% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Par ailleurs, l'Union européenne s'est engagée dans une politique de transition énergétique qui pourrait être déterminante.
En résumé, l’enjeu de la COP21 est d’aboutir à un nouvel accord international sur le climat, universel (conclu par tous et applicable à tous les pays), ambitieux pour rester sous les 2°C, flexible en tenant compte des besoins et capacités de chaque pays, équilibré concernant l’adaptation et l’atténuation, et durable avec une revue à la hausse périodique des ambitions.