Le défi d'Energy Observer
Afin d'illustrer l'intérêt de coupler l'hydrogène avec la production d'énergies renouvelables, le catamaran expérimental Energy Observer a été mis à l'eau le vendredi 14 avril, en Bretagne. Autonome en énergie, sans émission de gaz à effet de serre et de particules fines, il a levé l'ancre pour un tour du monde de six années, avec une centaine d'escales.
Pour assurer l'autonomie énergétique du navire, l'hydrogène produit à partir de l'électrolyse de l'eau de mer est compressé et stocké, puis converti en électricité grâce à la pile à combustible. Les moteurs électriques de propulsion à très haut rendement, qui font aussi office d'hydrogénérateurs dans certaines conditions de navigation, peuvent ainsi pallier l’intermittence des énergies renouvelables captées grâce à cent vingt mètres carré de panneaux photovoltaïques et deux éoliennes à axe verticales. Énergétiquement, la capacité de soixante-deux kilogrammes d'hydrogène de l'Energy Observer est équivalente à deux cent quarante litres de carburant fossile. Des batteries lithium-ion assurent le stockage d'énergie à court-terme et la gestion des appels de puissance.
Ce défi scientifique et technologique, le premier tour du monde grâce au mix entre les énergies renouvelables et la production verte d'hydrogène, permet de tester ces technologies en milieu extrême. Son succès ouvrirait la voie de la navigation autonome à l'hydrogène, qui serait appliquée à grande échelle, aussi bien dans les milieux maritimes que terrestres et pour des technologies mobiles que stationnaires.
L'hydrogène, vecteur énergétique
Le gaz dihydrogène H2, communément appelé hydrogène est un vecteur d'énergie d'intérêt. En effet, il permet de produire de l'électricité en ne rejetant que de l’eau. La filière hydrogène se développe autour de la technologie des piles à combustible, utilisée par exemple pour les transports.
Si l'hydrogène est produit à partir d'énergies renouvelables, son stockage peut amortir les variations dues à leur intermittence dans des systèmes intelligents. La production par électrolyse de l’eau, notamment, permettra de produire, stocker et transporter à volonté une électricité propre. L'hydrogène décarboné et vert peut aussi être produit par des voies biologiques, à partir d'algues ou de bactéries, des procédés intéressants pour des applications locales et dans des objectifs de valorisation des déchets.
La participation d'Air liquide
Engagé depuis plus de vingt ans dans le développement de l’énergie hydrogène, le groupe Air Liquide soutient ce projet. Maîtrisant l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en hydrogène, il a déjà conçu et installé 75 stations hydrogène dans le monde.
Le groupe participe également au Mooc New Energy Technologies : Comprendre les enjeux des énergies renouvelables, axé sur les nouvelles technologies de l'énergie et sur les enjeux des secteurs des renouvelables. Gratuit, ouvert à tou·te·s, dispensé en anglais et sous-titré, la première semaine de ce cours en ligne commence le 29 mai 2017.