De drôles de taxi sur la Seine
L'entreprise Seabubble dont les embarcations sont testées à Paris a l'ambition de révolutionner le transport fluvial dans les grandes villes

De drôles de taxi sur la Seine

@FrancisDemange

Si vous apercevez d'étranges bateaux sur la Seine cette semaine, ne soyez pas étonné. Il s'agit là des « bubbles », les bateaux taxi imaginés par les ingénieurs de Seabubble. La start-up a en effet reçu des autorisations pour tester ses embarcations lesquelles pourraient être mises en service dès le printemps 2020. Les essais doivent permettre de vérifier que la présence de ces « taxis volants » est compatible avec le trafic déjà encombré de la Seine.

Des «  bateaux volants » ?

En fait les « bubbles » utilisent le principe de l'hydroptère, qui permet aux bateaux de se maintenir en équilibre au-dessus de l'eau grâce a un ensemble « d'ailes, ailerons ou foils » immergés. Ceci a pour effet de supprimer les frottements de la coque et donc d'accélérer considérablement la vitesse du bateau. Dans le cas des taxis, tous les désagréments dus au clapotement et au roulis des vagues sont écartés. La sensation de « flotter » au-dessus de l'eau est particulièrement confortable. Inventée en 1861 par l'anglais Thomas Moy, cette technologie est aujourd'hui utilisé sur les catamarans des navigateurs, sur certains bateaux militaires, mais très peu dans le public. Les bubbles de Seabubble, sont totalement électriques, ils se rechargent à l’arrêt sur les quais. Quand le bateau prend suffisamment de vitesse, il s’élève dans les airs et la propulsion se fait via des hélices situées au niveau des foils arrière.

Quand le bateau est à moins de 10 kmh, ce sont les lois de la poussée d’Archimède qui le maintiennent à la surface de l'eau. Quand le bateau dépasse cette vitesse et qu'il passe en mode volant, c'est grâce à l'effet Coanda et aux lois de Newton qu'il est maintenu en l'air. L'effet Coanda décrit le comportement de l'eau, ou de l'air face à une surface cambrée, c'est-à-dire que dans le cas présent, l'eau va changer de direction pour passer en dessous du foil (en suivant sa courbure). En vertu de la troisième loi de Newton, la masse d'eau passant au-dessous du foil va le surélever et donc soulever le bateau.

Un avenir prometteur 

Si les essais de cette semaine sont concluants et les élus convaincus, il restera encore une étape pour que les taxis volants apparaissent définitivement sur les berges parisiennes. Pour fonctionner de façon optimale les "bubble" doivent atteindre leur vitesse de croisière de 14 nœuds (26 km/h). Or, sur la Seine, la vitesse est limitée entre 12 et 18 km/h et il est interdit de doubler sur certains tronçons. Pour la semaine d'essais, l'entreprise profite d'une dérogation provisoire. À l'avenir, cette dérogation devra devenir permanente pour que l'exploitation de ces nouveaux véhicules soit possible. Le but de Seabubble, sur le long terme, c'est de fournir un transport zéro bruit, zéro vague et zéro émission de déchets. Le tout en permettant aux citoyens de se réapproprier le fleuve et de découvrir une nouvelle façon de se déplacer. De nombreuses autres villes sont intéressés par le concept, comme Miami, Genève, Lyon ou encore Sainte-Maxime.

 

Pour en savoir plus :

Sur les tests de cette semaines : http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/seabub...

Sur le projet de Seabubble : http://www.seabubbles.fr/fr/bubble

Sur l'hydroptère et les foils : https://fr.wikipedia.org/wiki/Foil

En savoir plus:

Sur les tests de cette semaines : http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/seabub...

Sur le projet de Seabubble : http://www.seabubbles.fr/fr/bubble

Sur l'hydroptère et les foils : https://fr.wikipedia.org/wiki/Foil