par Amandine Weinsberg, Doctorante en chimie médicinale
Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?
Il s’agit d’une dégénérescence progressive des cellules nerveuses (neurones). Elle se traduit par des changements d’humeur et par une perte progressive et irréversible de la mémoire et des capacités cognitives.
Quel est le traitement actuel ?
On utilise des molécules qui servent à retarder l’évolution de la maladie. Ces molécules sont des inhibiteurs de l'action d'une enzyme qui élimine l'acétylcholine ( neuromédiateur permettant la transmission du message nerveux entre neurones). Cependant, il faut noter que ce traitement ne guérit pas de cette maladie, que son apport est limité et qu’il peut engendrer des effets secondaires.
Les pistes de traitement :
Parmi les voies explorées, l'une consiste à trouver une substance capable d’inhiber une enzyme, la β-secrétase pour ensuite fabriquer un médicament. Cette enzyme non vitale est la cause de la formation des plaques séniles, l'une des manifestations biochimiques de la neurodégénérescence.
Elle produit du peptide Aβ42, qui est neurotoxique. La chimie médicinale est alors mise en jeu. Elle repose sur 4 étapes :
- La découverte qui consiste à identifier les familles de composés actifs appelés « hits ».
- L’optimisation qui consiste à améliorer l’effet inhibiteur de l’enzyme ciblée et de limiter d’éventuels effets secondaires.
- Le développement : ce sont des essais qui valident l’efficacité de l’optimisation. Le composé optimisé porte le nom de « lead » ou « tête de série ». Si cette étape n'est pas satisfaisante, on retourne aux étapes précédentes.
- Les essais cliniques : ils nécessitent la production en série du « lead ». Il faut aussi optimiser la synthèse pour avoir un nombre suffisant de molécules.
Dans le cas de la recherche du traitement d’Alzheimer, la découverte et l’optimisation ont été effectuées. La difficulté est d’accéder à l’enzyme qui est située au centre du cerveau et qui est en plus protégée par une la barrière hémato-encéphalique, membrane qui joue le rôle de filtre des substances sanguine.
Le défi aujourd’hui est de trouver une substance avec une meilleure capacité de pénétration du cerveau. Une autre idée est de concevoir un vaccin capable d’immuniser le corps humain contre l'action du peptide Aβ42.