Génomique et bio-informatique
La génomique, qui consiste en l'étude des génomes et plus particulièrement en leur cartographie (disposition des gènes sur les chromosomes), leur séquence et leur analyse (fonctions des gènes), est une discipline de biologie relativement moderne, apparue dans les années 1970. C'est à cette époque que l'on assiste au tout premier séquençage de l'ADN d'un organisme (un virus bactériophage plus précisément). Le terme de « génomique » sera introduit quelques années plus tard, en 1986, par le chercheur Thomas Roderick.

Génomique et bio-informatique

L'histoire de cette discipline a été marquée par de profonds progrès notamment grâce au développement des techniques de séquençage, c'est-à-dire la détermination de l'ordre d'enchainement des nucléotides composant l'ADN. Actuellement, plus de 1000 génomes ont pu être séquencés, dont celui de l'homme (le projet international « Génome humain » avait été lancé en 1990).
La bio-informatique a également joué un rôle essentiel dans l'essor de la génomique. Cette discipline, à l'interface entre la biologie et l'informatique, rassemble les concepts et les techniques nécessaires à l'interprétation de l'information génétique. Plus généralement, il s'agit de décrypter la « bio-information », en établissant des modèles et des hypothèses qui permettront par la suite de donner des prédictions.

La génomique, essentielle au développement de la connaissance, offre aussi des perspectives d'applications dans divers domaines tels que la santé (compréhension des maladies génétiques, interactions gènes-environnement, etc.), les médicaments ou encore l'agroalimentaire.
Le secteur de la génomique constitue ainsi un pôle d'innovation important qui allie les acteurs de la recherche et de l'industrie tels que :

- Genoscreen, société française de biotechnologies spécialisée en génomique (séquençage, génotypage, bio-informatique). Outre ses activités en ingénierie, elle a participé à des projets de recherche (sur la maladie d'Alzheimer par exemple) en partenariat avec l'Institut Pasteur de Lille, l'INSERM ou encore l'INRA.

- Le Génoscope-CNS (Centre national de séquençage). Il a notamment contribué au projet « Génome humain », achevé en 2003, et continue aujourd'hui ses activités de séquençage (comme celui du riz, du poisson tropical Tetraodon nigroviridis ou encore de la plante Arabidopsis thaliana). Il est l'un des membres du GIP CNRG (Consortium national de recherche en génomique) créé en 2002 afin de dynamiser la politique nationale de génomique et mettre à la disposition des scientifiques de grands équipements technologiques.

- Autres membres du CNRG :
CNG (Centre national de génotypage), l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) et la société FIST (filiale de transfert de technologie du CNRS).

Le 4 mars dernier, le projet « France Génomique », porté par le CEA (en collaboration avec le CNRS, l’INRA et l’INSERM), s’est vu attribué 60 millions d’euros. Le but du projet étant d’intégrer les capacités d’analyse du génome et de bio-informatique de différents sites (Evry, Marseille, Sophia-Antipolis,  Strasbourg et Toulouse), de renforcer la compétitivité et de s’ouvrir aux projets internationaux.

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