30 ans après son apparition, la lutte contre l'épidémie de sida s'effectue à plusieurs niveaux. Au plan scientifique, après les premiers pas ultra-rapides : la découverte du virus HIV responsable de la maladie et la mise au point du dépistage, la donne a changé dans les pays développés avec la mise au point des trithérapies (1996). Depuis, schématiquement, dans les pays du Sud, l'enjeu est l'accès aux soins ; dans les pays du Nord, il s'agit de faire de la prévention pour lutter contre l'idée que la maladie se traite aisément. Évidemment, la recherche fondamentale et la recherche pharmaceutique doivent continuer de faire des progrès pour un jour peut-être, éradiquer ce fléau.

Prévention et lutte sur le terrain

 Plusieurs associations et institutions sont engagées dans la lutte contre le Sida, et mènent des actions multiples, en particulier sur le terrain  :

• campagnes de sensibilisation et d’information sur les moyens de protection,
• mobilisation de ressources humaines (personnels de santé, médecins) et matérielles (distribution de préservatifs, de médicaments),
• opérations de dépistage auprès de la population,
• surveillance épidémiologique

Les dispensaires et hôpitaux sont bien évidemment impliqués : ils prodiguent des soins et utilisent les médicaments et traitements issus de la production pharmaceutique auprès des individus infectés. 

L’OMS, l’ONUSIDA et l’ONG Médecins sans Frontières sont les principaux acteurs internationaux de cette lutte, notamment épaulés par le Global Fund, une fondation à but non lucratif qui collecte et redistribue des ressources (financières mais aussi matérielles) visant à lutter contre l’impact du sida. Elle a entre autres reçu d’importantes contributions financières de la part de l’organisme créé par Bill Gates (Fondation Bill-et-Melinda Gates), le patron de Microsoft étant considéré comme le premier philantrope au monde.

En France, l’INPES est l'acteur institutionnel chargé de la prévention auprès du grand public. D’importantes associations pour les malades telles que AIDES ou bien le Sidaction viennent renforcer cette action.

La veille sanitaire

Cruciale, elle existait à peine lors de l'apparition de l'épidémie. En France, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) produit chaque année un rapport de données actualisées sur les infections par le VIH, reposant sur un système accru de surveillance et des enquêtes menées auprès de populations spécifiques. Ces chiffres permettent de renforcer les campagnes de prévention et le nombre de dépistages.

A noter qu’il existe également des Centers for Diseases Control (ou CDC) aux Etats-Unis ainsi qu’un European Center For Disease Prevention and Control (ECDC) en Europe.

La recherche & les laboratoires

Aucun médicament n’est aujourd’hui en mesure de guérir le Sida. Les traitements pour le moment disponibles permettent « simplement » de vivre avec : ils empêchent la prolifération du virus sans pour autant le tuer. C’est ce qu’on observe dans le cas d’une trithérapie, qui consiste à combiner l’action de plusieurs molécules antirétrovirales. D’importants progrès de la recherche scientifique ont permis de réduire le nombre de comprimés pris par jour, et accroissent leur efficacité, mais cela reste cependnt une hygiène de vie contraignante à respecter.

En France, à l’Institut Pasteur, les recherches sur le VIH constituent l’un des objectifs majeurs, avec une dizaine d’équipes qui étudient l’évolution du virus, sa multiplication dans l’organisme, ou encore les paramètres de réponses immunitaires. Ces travaux se font en collaboration avec l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS), une agence autonome de l’Inserm. De plus, l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) mène aussi des études sur ce thème (principalement en Afrique), notamment sous un aspect sociologique.

Du côté de l’indstrie pharmaceutique, la dernière innovation en date provient d’un laboratoire américain nommé Gilead : ils ont mis au point le Truvada, association de deux médicaments anti-VIH en un seul comprimé, d’ores et déjà prescrit aux patients séropositifs aux Etats-Unis après approbation de la Food and Drug Administration (FDA), l’équivalent de l’ANSM en France.