Le capital-risque : financer l’innovation
Alors que l’engouement pour les start-up est toujours fort, le nombre de "licornes", les jeunes sociétés valorisées à plus d'un milliard de dollars, a explosé ces dernières années. Malgré cela, la question de leur financement se pose toujours. C’est le rôle des acteurs du capital-risque : mais derrière ce mot, de quoi parle-t-on exactement ?

Le capital-risque : financer l’innovation

En France, l’idée d’une « start-up nation » fait son chemin. À elle seule, la Banque publique d’investissement française (BPI) a ainsi financé 3 600 start-up en 2016 contre 1 600 en 2013. Créée en 2012 par l’État, la BPI a pour vocation de garantir le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises innovantes fragilisées alors que le pays était en crise. De ce fait, la BPI est devenue l’un des acteurs du capital-risque en France : elle investit dans des sociétés afin de relancer la compétitivité et l’emploi en France.

Qu’est-ce que le capital-risque ?

Selon la BPI, « Le capital-risque consiste à financer de jeunes entreprises innovantes, sous une forme de participation au capital. Les investisseurs apportent du capital en fonds propres à une entreprise considérée comme étant innovante et/ou avec un fort potentiel de développement et de retour sur investissement. Selon l’ampleur du projet, l’investissement peut varier de quelques dizaines de milliers d’euros à plusieurs millions d’euros ».

Le capital-risque est une forme de capital-investissement : il s'agit d'apporter du capital à une entreprise en phase de démarrage ou de développement. Par essence, ces entreprises ne sont pas côtées en bourse : on parle de private equity. Les investisseurs en capital visent un retour sur investissement important, en acceptant d'assumer un risque financier élevé.

L'enjeu du capital risque : financer l’innovation

Dans Le capital-risque : un financement efficace de l’innovation sur le long terme, les docteurs en économie Ghizlane Kettani et Alain Villemeur soulignent que « associer un créateur de nouvelles techniques et un financier prenant le risque d’apporter des capitaux est une très ancienne idée. Une célèbre aventure de capital-risque fut ainsi le financement du périple de Christophe Colomb en 1492 par la reine d’Espagne ».

Le capital-risque apparaît aux États-Unis en 1945 sous le nom de venture capital, en particulier pour accompagner le développement de l’industrie électronique. Ce sont principalement des investisseurs privés qui accompagnent des projets innovants, notamment ceux provenant de la Silicon Valley, en s'impliquant éventuellement dans l'aventure entrepreneuriale qu'ils financent. Des banques d'investissement se sont spécialisées dans ce domaine, en créant des fonds appropriés.

En France, le capital-risque a émergé dans les années 1970, les pouvoirs publics jouant un rôle important. Néanmoins, en France comme aux États-Unis, la finalité du capital-risque est la même : identifier des entreprises innovantes disposant d’opportunités de croissance, pour en tirer profit. Dans la plupart des cas, ce sont des start-ups qui sont à la recherche de financement et qui souhaitent être accompagnées par des investisseurs pour dynamiser rapidement leur développement. En procurant des moyens aux entreprises à potentiel, le capital-risque démultiplie leur capacité d’innover, favorisant l’émergence de nouveaux acteurs économiques.

Qui sont les acteurs du capital-risque ?

Dans le monde du capital-risque, des acteurs très variés se côtoient :

  • Des investisseurs institutionnels : des banques, assurances, caisses de retraites
  • Des entités publiques françaises et étrangères : Bpifrance, fonds souverains étrangers, etc.
  • Des investisseurs privés via des Family Offices (structures financières créées pour accompagner les familles fortunées dans la gestion, l’organisation et la préservation de leur patrimoine)
  • Des investisseurs dits « corporate » (grandes entreprises)
  • Des particuliers regroupés dans des fonds fiscaux de type FIP (fonds d'investissement de proximité) et FCPI (fonds commun de placement dans l'innovation) bénéficiant de réductions d'impôt sur le revenu ou la fortune
  • Des Business Angels (particuliers qui ont de l’argent de côté et décident de l’investir pour soutenir un ou des projets dans lesquels ils croient vraiment)

On distingue les acteurs du financement en fonction de leur spécialisation, liée à une phase de la vie des entreprises telle l'amorçage, mais aussi en fonction du secteur particulier (biotech, fintech, etc.) dans lequel ils intreviennent.

Les métiers du capital-risque

Les compétences requises par le secteur sont liées à l'évaluation des start-up (audit du potentiel commercial, des projections de ventes et de coûts, du développement technologique, etc.), la négociation de l'entrée à leur capital. Elles relèvent des métiers la finance et du droit des affaires : juristes, analystes, chargés d’affaires, directeurs des participations, gestionnaire de fonds. Les écoles de commerce, les filières universitaires (sciences économiques, droit, gestion...), voire les écoles d'ingénieur conduisent à ces carrières.

 

Publié le 28 juillet 2017