L'économie du partage
Depuis 5 ans, l'économie partage ou économie du « co » bouscule les codes de l'entreprise traditionnelle. Co-lunching, co-working, co-location, co-voiturage... autant de nouveaux usages fondés sur la confiance et sur l'optimisation. Focus sur une vague de fond de nouveaux modèles économiques.

L'économie du partage

Aujourd’hui démocratisée, l’économie collaborative, portée par l’essor d’Internet, s'appuie sur de nouveaux usages et modes de consommation, et sur de nouveaux modèles économiques.  Echanger plutôt que posséder, partager plutôt que conserver, ces idées ne sont en effet plus réservées aux « bobos » ou autres hispters écolos : 50% des français se diraient prêts à partager leur véhicule dans leur mobilité quotidienne d’ici à 2025 (d'après une étude de Cétélem).

Citée par le Time en 2011 comme l’une des 10 idées qui vont changer le monde, l’économie du partage s’inscrit dans une logique de consommation instantanée (plus besoin d’intermédiaire), et à moindre coût. Le particulier souhaite se déplacer ? En un clic, il trouve son covoiturage sur Blablacar.  Financer son projet ? Le crowdfunding facilite ses démarches : KissKissBankBank  fait appel au don des internautes.  Louer un espace de travail ?  Le « coworking » regroupe les espaces de travail et les réseaux de travailleurs. Se loger ? Airbnb (1er « hôtelier » mondial) propose de sous-louer ou d’échanger sa maison ou son appartement.

A l’origine de ces sociétés incarnant des ces nouveaux modèles économiques, des entrepreneurs imaginatifs. En 2007, Brian Chesky, alors étudiant fauché à San Francisco, loue des matelas, chez lui, pour les particuliers ne trouvant pas d’hôtel en ville. L’affaire marche. Chesky décide alors de monter sa boite. Airbnb pèse aujourd’hui 13 milliards de dollars. A SF toujours, après plusieurs tentatives entrepreneuriales soldées par l’échec, Travis Kalanick renverse la balance lors d’un voyage à Paris. Peinant à trouver un taxi, il pense un service de chauffeurs VTC et particuliers à son retour aux US. L’application, lancée en 2010, attire vite l’attention. Elle vaut plus de 40 milliards de dollars. En France, Autolib mérite d'être mentionné, comme l'une des initiatives d'autopartage les plus ambitieuses, avec sa flotte d'automobiles électriques et ses bornes de recharge présentes dans 66 communes d'Ile-de-France. 

Ces pionniers ouvrent une nouvelle ère pensée autour de l'optimisation des biens et services, à grand renfort de développements informatiques permettant d'intégrer de multiples paramètres. Ils ne sont pas les seuls à conquérir le marché.  Les offres de partage s’étendent à de multiples domaines, tels que la location de places de parking, le prêt bancaire, l’électricité… Un nouveau paradigme qui bouscule les codes de l’entreprise « classique », l’obligeant à remanier ses règles de distribution, de commercialisation et de conceptions de produits et services. La SNCF tente de contrer le covoiturage avec iDVroom ou iDCab, et les assurances auto et habitation remanient leurs propositions de contrats.

Marie Prieux

En savoir plus:

« The Sharing Economy- Accessibility Based Business Models for Peer-to-Peer Markets » (documentation de la Commission Européenne) : http://ec.europa.eu/enterprise/policies/innovation/policy/business-innovation-observatory/files/case-studies/12-she-accessibility-based-business-models-for-peer-to-peer-markets_en.pdf