ITER : le projet pour la maîtrise de la fusion nucléaire
ITER : International Thermonuclear Experimental Reactor. C'est sous cette dénomination que s'est lancé le plus grand projet scientifique international jamais imaginé. Son ambition peut être résumée dans la phrase accrocheuse ci-dessus qu'on peut lire sur le site de Fusion For Energy. En d'autres mots il s'agit ni plus ni moins de maîtriser l'énergie du soleil, en bâtissant le plus grand réacteur expérimental de fusion nucléaire jamais conçu.

ITER : le projet pour la maîtrise de la fusion nucléaire

« Bringing the power of the sun to earth »

Actuellement l'énergie nucléaire est produite à partir de la réaction de fission d'atomes d'uranium. La fusion nucléaire, autrement plus difficile à maîtriser, présente des caractéristiques bien plus séduisantes : émission d'énergie plus importante, pas ou peu de déchets radioactifs produits, combustible en quantité théoriquement infinie.
 

L'inconvénient se situe au niveau des conditions dans lesquelles la fusion de noyaux atomiques légers (deutérium et tritium, 2 isotopes de l'hydrogène) est possible. L'énergie à mettre en œuvre afin faire fusionner ces particules représente des températures de l'ordre de la centaine de millions de degrés. La création de ces conditions ainsi que leur maintien supposent de grandes dépenses énergétiques et l'utilisation de matériaux extrêmement résistants. Il faudra être capable de lancer la réaction, et ensuite de faire en sorte qu'elle s'auto-entretienne afin que le processus ait un rendement positif. La maîtrise de cette énergie représente un enjeu majeur en ces temps de prise de conscience écologique. Le projet a donc vocation à montrer la faisabilité de la production d'énergie par fusion nucléaire.
La technique utilisée sera celle dite de la fusion magnétique, dont les détails sont expliqués sur ce site du CEA : http://www-fusion-magnetique.cea.fr

Un chantier international
ITER rassemble 7 partenaires principaux :

  • l'Union Européenne,
  • la Russie,
  • les États-Unis,
  • le Japon,
  • la Chine,
  • la Corée du Sud,
  • et l'Inde, arrivée récemment.

À ceux-ci on pourrait éventuellement ajouter la Suisse qui participe au projet via le programme de recherche européen EURATOM, sans être un des « grands » du projet. D'autres pays sont intéressés, comme le Brésil par exemple, qui a déposé sa candidature pour participer au projet.
Le projet est né en 1986, et la phase de construction a débuté en 2007 suite à une longue phase de conception et à de longs débats à propos du site accueillant l'exploitation. Les travaux de viabilisation du site à Cadarache (Bouches du Rhône) sont désormais terminés. Les premières expérimentations sont prévues pour 2018.
Le budget du projet, comprenant construction et exploitation, s'élèvait initialement à 10 milliards d'euros. Cependant il a été réévalué à la hausse dernièrement, pour finalement arriver au double.
ITER est un projet colossal, tant pour sa durée que pour les moyens qu'il nécessitera.

Un tremplin pour l'économie locale

Le projet ITER est évidemment une aubaine pour la région PACA qui l'accueille. Jusqu'à ce jour, il a mobilisé près de 1500 personnes via les chantiers qui représentent une dépense de plus de 300 millions d'euros, dont environ 250 millions attribués à des entreprises implantées dans la région. On pourra notamment citer le groupement d'entreprises Rhône Provence Nucléaire (RPN) qui fournit nombre de prestations pour ce genre de projets scientifiques aux exigences très spécifiques : ingénierie, études, modélisation, support technique, équipement, etc.
 

La réalisation du projet n'en est qu'à la fin de sa première étape. ITER continuera de générer de la richesse pour la région pendant encore de longues années...

La mobilisation de compétences variées
Durant les années à venir, le projet mobilisera de nombreux acteurs, dans divers domaines de compétences. « Des compétences multiples vont être sollicitées dans les services, la mécanique, l'électronique, l'électrotechnique, l'électromécanique, la ventilation nucléaire durant la phase de construction et d'assemblage de la machine, puis lors de son exploitation », affirme Pascale Amenc-Antoni, conseiller spécial de Kaname Ikeda, directeur général d'ITER Organization. Le projet rassemblera nombre de chercheurs, d'ingénieurs et de techniciens spécialisés dans ces domaines, mais également en sciences de la fusion, en informatique, gestion de projet...
En parallèle de ces compétences scientifiques et techniques, le chantier nécessitera évidemment nombres de personnels qualifiés dans le domaine des BTP : conducteurs d'engins, poseurs de canalisation, etc.

Des offres d'emploi relatives à ITER sont également à saisir. Elles sont publiées par les différents acteurs du projet et consultables par tous sur le net.
www.anpe.fr : pages régionales PACA : votre espace emploi ITER
www.iter.org : rubrique « Jobs »
www.fusionforenergy.europa.eu rubrique : « Jobs Opportunities »

En savoir plus:

- Le site officiel du projet ITER : http://www.iter.org
- Le site de Fusion For Energy : http://fusionforenergy.europa.eu
- Le site de l'Agence Iter France : http://www.itercad.org
- La fusion magnétique expliquée : http://www-fusion-magnetique.cea.fr

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